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Réunion publique sur la sécurité à Fougères, la loi immigration s’invite légitimement dans le débat

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Ce mercredi 20 décembre 2023 avait lieu une réunion publique sur la sécurité à Fougères organisée par le député de la 6ème circonscription d’Ille et Vilaine, Thierry Benoit, soutien d’Emmanuel Macron en 2022.

Organisée dans le contexte d’une série d’incendies et de dégradations volontaires à Fougères, cette réunion avec pour but d’évoquer les problèmes de sécurité et de délinquance avec des résponsables de la force publique.

Hasard du calendrier, cette réunion se tenait le lendemain du vote dramatique de l’horrible loi immigration portée à bout de bras par le gouvernement Macron permettant l’inscription des idées portées jadis par le Front National de Jean-Marie Le Pen dans la loi française.

J’avais prévu de me rendre à cette réunion dès son annonce mais l’actualité m’a inciter à lui rappeler que non, les idées nauséabondes de l’extrême droite ne seront jamais une solution réelle aux problèmes d’insécurité.

L’insécurité à Fougères, de quoi parle-t-on ?

Même si oui, le nombre de déstruction et de dégradation volontaire est en hausse dans la ville, et que la ville connait une hausse des faits de déliquance de + 20% en un an, il a été rappelé en préambule de cette réunion que non, Fougères n’est pas une ville ou règne l’insécurité. Gilles Traimond, le sous-préfet de l’arrondissement Fougères-Vitré a tenu à le souligner avant la prise de parole de Yannick Blouin, le directeur départemental de la sécurité publique d’Ille et Vilaine.

En filigrane, le message à été que les forces de l’ordre faisaient leur travail et que, sans être parfaite et sans délit, la situation à Fougères était à l’image de la situation en France. Il est clair que la ville doit veiller à améliorer les choses pour que les incivilités, les dégradations et les violences (très majoritairement intra-familiale) doivent baisser mais non, Fougères ce n’est pas le bronx.

Évidemment, il ne s’agit pas de dire que Fougères ne connait pas de déliquance et d’incivilité. Seulement, la ville est touchée par les mêmes maux que les autres villes en France. A mon sens, plutôt que de chercher à jouer sur les peurs, il est primordial de travailler sur des solutions pour lutter contre les problèmes à la racine.

  • Prévention des adictions
  • Lutte contre la précarité (l’inverse de ce qui est fait en ce moment)
  • Retour des services publics de proximité

Il y a de nombreuses pistes de travail pour lutter contre la délinquance.

Il a également été rappelé que le trafic de stupéfiants était un « problème national » et qu’il fallait agir contre lui (pas sur que la pénalisation soit la meilleure arme quand on voit les résultats …). Le sous-préfet à tenu à rappeler que le « principal fléau » à Fougères (et de loin) est celui des violences intra-familiales. Il a parlé de ce problème comme de « celui dont on ne parlera pas ici et quasiment jamais » Il conclura en précisant que « C’est le plus gros des statistiques de la délinquance à Fougères. Il y a des gens qui sont plus en insécurité chez eux que dehors. ».

Caricature sur les violences intrafamiliales

L’éxagération : ce trait d’union entre l’insécurité à Fougères et l’immigration en France.

Exagérer l’insécurité dans notre ville une méthode efficace pour faire monter les idées de la droite et de l’extrème droite dans notre ville ? C’est une méthode qui a très bien marchée au niveau national. En effet, crier à la « submertion migratoire » ou au « grand remplacement » alors même que la part des populations étrangères en France à évolué de +1,1%  de la population totale entre 1931 et 2021. Tristan Lahais l’a justement rappelé le 4 décembre dernier lors du conseil municipal de Rennes (2 minutes 23 dans la vidéo).

Même si comme je l’ai dit précedemment, j’avais prévu depuis son annonce de participer à cette réunion. En désaccord sur des propos tenus par le Parti Communiste et le rassemblement national à Fougères sur le sujet de la sécurité (mais ça j’en parlerai plus tard 😉), j’ai souhaité profiter de la présence du député pour le mettre face à ses résponsabilités.

Voici le texte de mon intervention :

« Il a été rappelé en préambule que le sentiment d’insécurité était à dissocier des faits pour rappeler que non, Fougères n’est pas une ville ou l’insécurité règne.
Merci aux responsables de la force publique d’avoir démontré que l’opinion public, basé sur un ressenti parfois sincère, peut parfois être à contre-sens de la réalité des faits.

Mr le député, vous réfugier derrière l’opinion publique c’est abdiquer votre responsabilité, c’est faire preuve de lâcheté et de faiblesse.
Se réfugier derrière l’opinion publique c’est faire comme si vous, en tant que responsables politiques, vous n’étiez pas parties prenantes de la formation de cette opinion publique. Quand on reprend les mots, quand on reprend les idées de l’extrême droite, on la légitime.

Votre vote d’hier, faisant entrer les idées abjectes du Front National de Jean Marie Le Pen dans la loi française, attise les peurs pour les français.e.s et les habituant.e.s du Pays de Fougères.

Mr le maire et le conseil municipal ont envoyé un vœux pour obtenir des moyens supplémentaires pour police. Un vœux voté à l’unanimité du conseil. C’est une première réponse aux récents événements.

L’extrême droite a Fougères propose pour diminuer l’insécurité de rallumer l’éclairage public la nuit sans qu’aucun lien ne le relit avec une insécurité fantasmée.

Mr le député, allez vous faire pour Fougères comme à l’assemblée nationale et porter les idées de l’extrême droite qui ne seront jamais une solution réelle aux problèmes ?« 

Une du journal Libération du Mercredi 20 décembre rappelant l'engagement d'Emmanuel Macron après son élection en 2022 et la victoire idéologique de Marine Le Pen après le vote de la loi immigration soutenue par  Thierry Benoit.

La réponse de Thierry Benoit fut en 3 temps :

  1. Surprenante : il semblait se défendre de ne pas avoir organiser cette réunion en réponse avec le calendrier législatif (surement pour faire diversion ?) 🤨
  2. Provocatrice : il a expliqué avoir pris sa décision comme pour la réforme des retraites (ce vote qui avait mis des milliers de fougerais.es dans la rue pendant des mois …). C’est après avoir lu le texte issu de la commision mixte paritaire qu’il a décidé de voter. Il a donc agit en conscience, il faudra s’en rappeler.
  3. Immonde : il a assumé avoir voté pour un texte « d’humanité et de fermeté » …

Mr Benoit justifie « l’humanité » son vote sur les réseaux sociaux en expliquant qu’il a voté pour

  • « interdire enfin la présence de mineurs dans les centres de rétention administrative »
  • « simplifier les procédures administratives pour réduire le nombre de recours de 12 à 3 »
  • « la régularisation des travailleurs sans papier »
  • « la mise en oeuvre d’un dispositive légale des métiers en tension » (?)

Je vous laisse juger de l’humanité d’inscrire dans la loi la déchéance de nationalité , la préférence nationale, le durcissement des conditions du regroupement familial, les quotas migratoires, la modification du droit du sol

Pour les points qu’il cite, rien ne l’empéchait de présenter un texte avec l’interdiction de la rétention administrative des mineurs (et ces autres justifications) avant, mais il ne l’a pas fait …

Ne laissons pas l’extrème droite (et ses soutiens de plus en plus larges) imposer ses idées abjectes en France et dans notre territoire. Avec le réchauffement climatique, c’est près d’un milliard de personnes qui devront quitter l’endroit ou ils.elles vivent acutellement car leur vie sera devenue impossible chez eux.

Je rappelle à Mr Benoit et a celles et ceux qui jugent « humaine » cette loi immigration la définition du mot humanité :

Humanité : Sentiment de bienveillance, de compassion envers autrui.
Dictionnaire Le Robert

1 Commentaire

  1. JokerNoir

    Je tenais à réagir à ce sujet là !
    Quand tu sais que je n’est pas le droit d’avoir un véhicule de fonction quotidiennement (très utile à mon métier de tout les jours) et que tout mes collègues y ont droit.
    Sous prétexte que j’habite aux Cotterêts et que c’est considéré comme un quartier qui « craint » j’ai comme un gout de discrimination …
    Que ferais pas les élites pour nous la mettre profonds….
    Sa m’en dégoute !

    Réponse

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